Gazprom a entravé la concurrence, selon la Commission européenne

Les réactions indignées de Moscou ne se sont pas fait attendre : Gazprom a dès le début de ce mercredi après-midi 22 avril récusé les accusations portées par la Commission européenne. Celle-ci avait en effet annoncé quelques instants plus tôt que le géant russe des hydrocarbures était en contravention avec les règles européennes de concurrence. Selon les services de la concurrence à la Commission européenne, Gazprom a abusé de sa position dominante dans la fourniture de gaz à l'Europe centrale et orientale.

Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet

Si le gaz consommé dans l'UE provient à 30 % de Russie, la proportion est encore plus élevée dans certains pays de l'Est où elle s'échelonne entre 50 et 100 %. Huit pays sont concernés : d'abord les trois pays baltes puis pour l'Europe centrale la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, et dans les Balkans, la Bulgarie.

Pour l'ensemble de ces pays, l'enquête ouverte il y a trois ans a montré que Gazprom avait entravé la concurrence, par exemple en fixant des prix qualifiés « d'inéquitables ».

Fin d'un chantage politico-économique appuyé par le Kremlin

Pour les pays baltes, la Pologne et la Bulgarie, la politique de prix est carrément jugée déloyale. Et pour ces deux derniers pays, le géant russe des hydrocarbures aurait subordonné ses livraisons de gaz à des investissements dans des oléoducs où le contrôle de Gazprom se voyait par ailleurs renforcé.

De la même manière, l'entreprise russe aurait aussi empêché la revente de son gaz entre les différents pays clients. Gazprom dispose de douze semaines pour répondre à cette communication de griefs, des griefs qui selon la Lituanie annoncent la fin d'un chantage politico-économique appuyé par le Kremlin.

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