Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Le géant russe du gaz souligne qu'il respecte les normes internationales, mais prévient sans détour : Gazprom est une entreprise stratégique contrôlée par l’Etat russe, qui se soumet aussi à la loi russe.
« Le travail du groupe Gazprom sur le marché de l'Union européenne correspond aux normes utilisées par les autres producteurs et exportateurs de gaz », souligne la compagnie dans un communiqué.
Preuve de la sensibilité du dossier, l’action Gazprom a chuté à la Bourse de Moscou au lendemain de l’annonce de l’ouverture de l'enquête.
Variation des prix d'un pays à l'autre
La facture pourrait être salée si les Européens parvenaient à prouver la culpabilité de la compagnie. Elle pourrait atteindre (voire dépasser) les 6 milliards de dollars, selon la presse russe.
Gazprom se savait sous surveillance étroite de Bruxelles depuis l’automne dernier, lorsque des fonctionnaires européens avaient procédé à des inspections surprise dans une vingtaine de compagnies de gaz clientes du géant russe, dans dix Etats membres.
Le risque est grand de voir Gazprom inquiété. Les fonctionnaires russes eux-mêmes en conviennent, écrit le quotidien des affaires Vedomosti, citant un extrait d’un rapport du ministère de l’Energie datant de mars, qui prévenait déjà que les variations des prix pratiqués par la compagnie d’un pays à l’autre, parfois sans raison objective, augmentaient le risque de tomber dans le collimateur de Bruxelles.