Malgré des résultats négatifs, PSA Peugeot Citroën rassure

Le groupe PSA Peugeot Citroën a présenté des chiffres financiers rassurants mercredi 18 février, avec un résultat opérationnel courant de 906 millions d’euros. La division automobile affiche également un résultat opérationnel courant positif de 63 millions d’euros. Le plan « Back in the race » (« De nouveau dans la course ») semble porter ses fruits.

Un an après l’arrivée de Carlos Tavares, l’ancien numéro deux de Renault, le constructeur automobile publie des résultats rassurants. « Nous sommes en avance sur la reconstruction du groupe », s’est félicité le directeur général de PSA. Le groupe automobile a donc commencé à redresser la barre. Une embellie qui va lui permettre de verser une prime de 1 200 euros à chaque salarié de l’entreprise cette année.

En effet, PSA tablait sur une trésorerie à l’équilibre en 2016, puis excédentaire de 2 milliards d’euros sur la période 2016-2018. Or, les comptes montrent qu’en 2014 Peugeot-Citroën a déjà généré 2,2 milliards d’euros. Il a donc quatre ans d’avance sur ses prévisions.

Une hirondelle ne fait pas le printemps et les comptes sont toujours dans le rouge, avec des pertes nettes de 555 millions d’euros en 2014. Mais les pertes sont divisées par quatre et le chiffre d’affaires du groupe est en hausse de 1 %. Pour la première fois depuis 2010, PSA est à nouveau rentable. « Le résultat net est négatif, la restructuration n’est pas encore achevée, mais PSA va mieux », confirme Franck Don, délégué syndical central CFTC. « Les salariés reprennent confiance, aussi bien dans les usines que dans l’encadrement ».

Un bon départ

Ce regain de confiance est largement imputable au nouveau patron. Il a su prendre un bon départ et rassuré ses pairs. « Il passé toute sa vie dans le monde de la voiture et cela se voit », souligne un cadre de l’entreprise. « Ses interlocuteurs au sein de l’entreprise le savent aussi, ce qui freine la contestation », ajoute-t-il.

Carlos Tavares a aussi bénéficié des décisions positives mises en place par son prédécesseur, Philippe Varin. PSA a, en effet, tourné la page du groupe familial et ouvert son capital à l’Etat français et au chinois Dongfeng. Les ventes ont bondi de 30 %.

Le nouveau dirigeant a aussi bénéficié des accords de compétitivité signés par les partenaires sociaux en octobre 2013. Le groupe s’était engagé à maintenir la pérennité de tous les sites en France jusqu’en 2016. En échange, les salariés avaient accepté une baisse de leur rémunération et des aménagements d’horaires. La direction avait aussi promis que les employés bénéficieraient du redressement de l’entreprise. Elle tient parole. Les salariés vont donc recevoir une prime et aucun dividende ne sera versé aux actionnaires cette année.

Le fruit d’une longue restructuration

PSA Peugeot-Citroën a fait des économies, s’attelant notamment à réduire les stocks de 30 %, ce qui est considérable. Une entreprise a tout intérêt à faire tourner rapidement ses stocks sans risquer pour autant la rupture d’approvisionnement ou de livraison. Les stocks qui ne tournent pas immobilisent des capitaux et constituent des charges lourdes pour la trésorerie. Carlos Tavares a aussi décidé de quitter le siège historique de l’avenue de la Grande Armée à Paris. 

Surtout, le groupe français s’est concentré sur la rentabilité de ses modèles. Il a mis un terme à la politique des rabais de certaines marques. Il a modernisé les usines. L’automatisation est plus poussée, l’espace mieux agencé pour améliorer le temps de travail des ouvriers. Ces mesures ont été efficaces. Le prix de revient de fabrication a diminué de 750 euros par véhicule.

Par ailleurs, pour booster la croissance, les sites ont été mis en compétition les uns avec les autres. Les directeurs d’usine ont aujourd’hui de plus amples responsabilités. Ils doivent présenter le prix de revient ciblé pour les futures voitures. Et en cas d’échec, ils sont remplacés.

Les futurs défis de PSA

Pour l’instant, les profits du groupe viennent surtout de l’Europe et de la Chine. Mais il veut encore améliorer la rentabilité au sein du Vieux Continent. « Nous devons travailler sur les achats, sur la logistique pour fluidifier les livraisons de nos fournisseurs, mais aussi sur le compactage des sites », explique Yann Vincent, directeur industriel de l’enseigne.

Pour dynamiser les ventes, PSA va devoir lancer de nouveaux modèles. Cette année, il pourra encore s’appuyer sur ses gammes rajeunies, les 208, 2008 et 308. Mais il faudra qu’il innove prochainement.

Si la Chine est un eldorado, la marque va devoir redresser sa situation en Russie et en Amérique latine où les ventes se sont écroulées. Elle doit aussi se développer en Inde et revenir en Iran le plus vite possible.

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