Quatre grands patrons de l'industrie française de défense – Eric Trappier pour Dassault aviation ; Hervé Guillou pour DCNS ; Antoine Bouvier, le patron du fabricant de missiles MBDA ; et Patrice Caine, le PDG de l'électronicien Thales – seront ce lundi au Caire. Mais cette fois-ci, ils y seront pour signer. Ils ont décroché un énorme contrat de 5,2 milliards d'euros portant sur l'achat de 24 Rafale, d'une frégate et de missiles en un temps record : six mois. Cette signature sera marquée par une cérémonie officielle au ministère égyptien de la Défense.
Jean-Yves Le Drian, qui a suivi toute la négociation, rencontrant régulièrement le président Abdel Fattah al-Sissi et son conseiller, le général Mohamed al-Assar, vient au Caire pour « représenter le gouvernement français », assure-t-on à la Défense.
Depuis 2012 et l'arrivée de Français Hollande à l'Elysée, on a noté un changement de ton au sein de l'exécutif. « Le politique est là pour créer les conditions du partenariat, pas pour négocier les prix. La négociation commerciale, c'est l'affaire des industriels », dit-on à la Défense. Une allusion à peine voilée aux années Sarkozy, où l'entourage du président avait la réputation de prendre des initiatives pouvant nuire à la conclusion des contrats. Cette fois, l'équipe France s'est présentée en ordre de marche. Mais en matière d'armement, c'est toujours l'Etat qui a le dernier mot, en autorisant ou non les ventes d'armes.