Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
L’Egypte est, en effet, très préoccupée par la dégradation de la situation au Yémen. Elle craint que des formations hostiles comme al-Qaïda ou les Houthistes ne prennent le contrôle du détroit de Bab-el-Mandeb au sud de la mer Rouge. Un détroit dont la fermeture signifierait aussi la fermeture du Canal de Suez alors que l’Egypte a lancé un projet pharaonique pour élargir la voie d’eau internationale.
Le Caire a donc besoin d’un avion ayant un rayon d’action suffisant pour intervenir à plus de 1000 kilomètres. C’est le cas du Rafale. Autre sujet de préoccupation, la Libye où les milices se déclarant du groupe Etat islamique multiplient les agressions contre les 700 000 Egyptiens qui y travaillent, et qui sont la principale source d’armes et de munitions aux jihadistes du Sinaï.
Il y a aussi la nécessité d’avoir une armée de l’air capable de voler au secours des pays du Golfe et notamment de l’Arabie saoudite et des Emirats qui ont pesé de leur poids financier pour finaliser le contrat d’armement France-Egypte. Des pays qui ne comptent plus aveuglément sur les Etats-Unis pour leur sécurité.
Rapidité
Les Egyptiens racontent une anecdote selon laquelle le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a demandé à François Hollande lors de sa visite à Paris, fin novembre, que l’accord sur l’armement soit conclu très vite. Il aurait ajouté : « Je reviens dans trois jours pour la livraison ». Al-Sissi a d’ailleurs remercié la France pour sa célérité et pour les facilités de paiement accordées à l’Egypte.