Dans le concert de louanges adressées à la BCE pour l'aspect courageux, volontariste et novateur de son programme d'argent facile destiné à relancer la croissance, une voix discordante s'élève encore et toujours. Le patron de la Bundesbank n'en démord pas : la décision de rachat massif d'actifs prise jeudi 22 janvier par la BCE est une décision grave.
Il doute d'ailleurs qu'elle ait des effets aussi positifs que cela a pu être le cas aux Etats-Unis, où la banque fédérale a pris des mesures du même type après la crise de 2008. En revanche il craint que ces facilités d'accès au crédit ne réduisent les efforts exigés de la France et de l'Italie pour mener à bien des réformes, qu'il juge souhaitables.
La crise selon Jens Weidmann est surtout liée au niveau d'endettement des pays européens et au manque de compétitivité de certains d'entre eux. Le plan annoncé par Mario Draghi prévoit le rachat de 60 milliards d'euros d'actifs par mois jusqu’en septembre 2016, soit plus de 1 000 milliards d'euros.