Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
L’heure était à l’harmonie pour le quatuor franco-allemand réuni dans la capitale allemande. Paris et Berlin veulent tous deux plus d’investissements pour soutenir la croissance. Mais comme souvent dans le dialogue franco-allemand, le même terme n’a pas forcément la même signification.
Dans une interview au quotidien germanique Frankfurter Allgemeine, le ministre français de l’Economie a plaidé en faveur d'une dépense supplémentaire de 50 milliards d’euros de la part de Berlin. Sur place, Emmanuel Macron a expliqué ne pas avoir formulé de demandes aussi impératives.
Des propositions rendues publiques d'ici au 1er décembre
Son homologue allemand Sigmar Gabriel a certes concédé que la somme correspondait au déficit de l’Allemagne en matière d’investissements. Mais pour le vice-chancelier social-démocrate, c’est d’abord le secteur privé qui doit être mobilisé. Berlin ne veut pas remettre en cause sa discipline budgétaire et ne croit pas aux dépenses à court terme pour soutenir la demande.
L’Allemagne veut plutôt que, sur le long terme, le secteur privé investisse plus dans les secteurs d’avenir tels que le numérique ou l’énergie. L’Allemagne et la France veulent élaborer ensemble des propositions valables pour chacun des deux pays ou en faveur de projets communs ou européens. Le contenu de ces propositions sera rendu public d’ici le prochain conseil économique et financier franco-allemand qui se tiendra le 1er décembre.