Avec notre envoyée spéciale à Berlin, Valérie Gas
Cela ressemble à une opération séduction. Même s’il a dû écourter sa visite en Allemagne de quelques heures pour pouvoir préparer le débat à l’Assemblée nationale sur l’intervention de la France en Irak, Manuel Valls a enchaîné les séquences : politique avec Angela Merkel à Berlin, économique au siège d’Airbus industrie à Hambourg, puis ce mardi matin avec les patrons de l’industrie allemande après avoir rencontré les syndicats la veille. Manuel Valls a aussi accordé une interview à la première chaîne de télévision allemande, ARD, diffusée lundi soir.
Car le Premier ministre veut que ce déplacement fasse changer la « perception » que les Allemands ont de la France et des Français. Dans son entourage, on explique qu’il faut gommer « l’irrationnel », qu’il faut expliquer pour réduire les « fantasmes ». Les fantasmes sur les Français qui ne font pas d’efforts notamment. Et puis, il faut s’adresser aux opinions publiques, faire de la pédagogie pour montrer que les réformes engagées en France – soutien à la compétitivité des entreprises, réforme territoriale, baisse des dépenses – « ça n’est pas rien ! »
Manuel Valls l’a dit à Berlin : la France n’est pas l’enfant malade de l’Europe. Et lui, nouveau Premier ministre, qui se dit renforcé politiquement par le récent vote de confiance, entend incarner cette image de la France réformatrice. En tout cas, il veut essayer.