Manuel Valls ne va pas avoir la tâche facile lors de sa rencontre avec Angela Merkel, à Berlin. Le Premier ministre, qui a réaffirmé dans sa deuxième déclaration de politique générale la volonté de la France de réorienter la politique européenne, va devoir trouver les arguments pour convaincre la chancelière allemande. D’autant plus que la France a annoncé, il y a quelques jours, qu’elle ne tiendrait pas son engagement de réduire les déficits publics à 3% du PIB en 2015, comme elle s’y était pourtant engagée. Une décision qui n’a pas donné satisfaction outre-Rhin.
Mais Manuel Valls va devoir également convaincre les socio-démocrates, alliés d’Angela Merkel, dont la compréhension pour le gouvernement socialiste français a des limites, ainsi que les milieux industriels, également au menu du programme du Premier ministre.
Cette visite représente donc un test politique important pour Manuel Valls. S’il ne réussit pas à obtenir des signes positifs de la part de Berlin, si ce voyage se solde par une fin de non-recevoir, sa crédibilité sera forcément atteinte. Le Premier ministre français qui ne bénéficie que d’une majorité étriquée à l’Assemblée nationale et qui subit la spirale dévastatrice de sondages en chute libre, a besoin de réussir à faire bouger les lignes avec l’Allemagne.
Pour y parvenir, Manuel Valls va devoir donner des gages sur la volonté de Paris de poursuivre les réformes. Condition sine qua non pour convaincre Angela Merkel d’accepter d’infléchir la politique économique européenne dans le sens de la relance souhaitée par la France.