Tout en demandant plus de flexibilité du marché du travail le patron des patrons, Pierre Gattaz, a assuré que le Medef ne remet en cause ni le Smic et ni les 35 heures. En revanche, il a de nouveau défendu une rémunération plus faible que le Smic mais complétée par une aide temporaire de l'Etat pour les chômeurs de longue durée. Pierre Gattaz avait déjà préconisé un tel dispositif à la mi-avril, provoquant un tollé syndical.
Concernant la durée légale du travail, « les 35 heures appliquées à tout le monde doivent être adaptées », a-t-il estimé. Pierre Gattaz propose que la durée du travail soit décidée au sein des entreprises et au niveau de branches. « Regardons au sein de chaque entreprise la durée de travail: certaines devront remonter à 37, 39, 40 heures pour être compétitives par rapport à leurs voisins européens, d'autres devront peut-être se contenter de 32, de 33 heures, parce que tout va bien ». Autre proposition : supprimer un ou deux jours fériés par an.
Un nouveau type de contrat
Le patron des patrons propose également de mettre en œuvre, pour l'ensemble des secteurs, un contrat de projet, sur le modèle du contrat de chantier existant dans le bâtiment. Un contrat qui s'arrêterait à la durée de la mission ou du chantier de l’entreprise. Cela évite, selon lui, une séparation à l’amiable à la fin du chantier.
Pour Pierre Gattaz, le pacte de responsabilité ne suffit pas à libérer la croissance. Il souhaite une harmonisation de la fiscalité des entreprises avec les principaux voisins européens de la France. Concrètement, il a pour objectif de supprimer progressivement les impôts qui pèsent sur la production.
Les syndicats en colère
Pour le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, les propositions du Medef sont « inacceptables » et les chiffrages d'un million d'emplois créés « ne sont pas crédible ». Pour le leader de FO « monsieur Gattaz devrait prendre une nationalité anglo-saxonne, il y a un côté thatchériste dans ces propositions ».