A La Rochelle, le gouvernement répète qu'il ne touchera pas aux 35h

Une visite pour déminer le terrain : c’est ainsi que l’on peut interpréter l’aller-retour express de Manuel Valls à La Rochelle, 24 heures avant l’ouverture officielle de l'université d'été du PS. Alors que les propos du ministre de l’Economie Emmanuel Macron sur les 35h continuent d’agiter le parti, le Premier ministre et son gouvernement ont tenté de rassurer.

Avec notre envoyée spéciale à La Rochelle, Anissa El Jabri

Manuel Valls a profité de sa visite à La Rochelle pour l’annoncer : les conseils généraux ne seront pas tous supprimés à l'horizon 2021, comme le prévoyait initialement la réforme territoriale.

Mais à la veille de l’ouverture de l’université d’été du PS, un autre sujet a cristallisé les débats : les propos du nouveau ministre de l'Economie Emmanuel Macron sur les 35 heures. Dans une interview accordée à l'hebdomadaire Le Point avant qu'il ne soit sollicité pour ce poste, l'ex-banquier successeur d'Arnaud Montebourg à Bercy plaide pour un assouplissement de la loi.

Tôt dans la journée, Matignon avait, par voie de communiqué, tenté de mettre fin à la polémique. Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Harlem Désir était monté au front : « Il n'y a pas de projet de remise en cause des 35 heures ». Le message a été repris par les autres membres du gouvernement : pas question de toucher à cette réforme emblématique de la gauche.

Pour François Rebsamen, ministre du Travail, « il n’est pas question de remettre en cause la durée légale du travail. C’est le ministre du Travail qui vous le dit, et c’est la position du gouvernement. » La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a, elle, du mal à cacher son agacement : « Ne nous trompons pas de débat, ne créons pas de débats là où il n’y en a pas. Je ne crois pas qu’il faille épiloguer. »

« Ce que proposait Nicolas Sarkozy il y a quelques années »

Mais il n’est pas si sûr que tous les socialistes soient prêts à tourner la page. Le député socialiste du Cher Yann Gallut est toujours en colère : « Ce que propose Emmanuel Macron, c’était ce que proposait Nicolas Sarkozy il y a quelques années. » L’élu avertit : « J’espère que cette proposition, qu’il a faite de manière imprudente, il ne la renouvellera pas en tant que ministre de l’Economie. »

Les ex-ministres « gêneurs » Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et Aurélie Filipetti seront présents lors de cette rentrée socialiste. Mais Emmanuel Macron, invité, a préféré décliner.

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