Mexique: à qui profite la reforme du secteur de l’énergie?

La Chambre des députés a finalement approuvé, ce week-end, le paquet de lois sur l’énergie, en apportant quelques modifications au projet du Sénat. Le texte va permettre à d'autres entreprises, mexicaines et étrangères, d'investir dans les secteurs de la prospection et de la distribution des ressources énergétiques mexicaines, mettant ainsi fin à 75 ans de monopole de la compagnie publique Pemex sur le pétrole mexicain. Reste à savoir à qui profitera la manne pétrolière, à l’État mexicain ou aux transnationales ?

Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe

Selon les députés, cette reforme qu’ils viennent d’adopter permettra de maximiser la rente pétrolière. Ils espèrent qu’elle se convertisse en un facteur de développement économique, générateur d’emplois et d’investissements. Pour ce faire, la nouvelle législation prétend établir un cadre précis à la participation des entreprises privées associées à l’exploration et l'exploitation du pétrole.

En théorie, cela devrait permettre au Mexique de garantir sa rente pétrolière, et même d’accroître les revenus issus d’une augmentation de sa production grâce aux investissements privés. Mais ce n’est pas l’avis de la gauche, qui considère qu’il s’agit d’une privatisation pure et simple du secteur énergétique, et de l’abandon du pétrole entre les mains des transnationales.

Quoi qu’il en soit, il faudra attendre de voir comment l’État mexicain applique ces lois, et s’il prend en considération les mises en garde du gouverneur de Californie, Edmund Brown. Ce dernier, lors de son récent passage à Mexico, conseillait au gouvernement mexicain d’être intraitable avec les entreprises pétrolières, sans quoi il courait le risque « d’être mangé tout cru par les transnationales ».

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