Le dossier de l'amiante est un véritable serpent de mer judiciaire à l'instruction depuis dix-huit ans et toujours pas de procès en vue. Marie-Odile Bertella Geffroy, ex-juge d'instruction au pôle santé publique, mutée il y a un an, n'aura jamais réussi à boucler cette enquête.
Dans les derniers mois de son instruction, cette magistrate réputée qui s'était auparavant occupée du dossier du sang contaminé a à nouveau accroché un politique : une femme politique de premier plan, Martine Aubry, poursuivie en tant qu'ancien haut fonctionnaire du ministère du Travail. Elle aurait tardé à prendre des mesures pour protéger des ouvriers exposés à l'amiante.
Une mise en examen vivement critiquée, y compris du côté des parties civiles, qui trouvaient l'accusation trop faible. Martine Aubry, sereine, a toujours affirmé que les mesures de précaution avaient été prises en temps et en heure. A deux reprises, la chambre de l'instruction, annulant sa mise en examen, lui a donné raison.
Le dossier est aujourd'hui au point mort alors que de l'autre côté des Alpes, le procès Eternit s'est conclu il y a deux ans par une condamnation de ses dirigeants à seize ans de prison ferme et de lourdes indemnisations.