Pour ce vol d’essai, l'A350 comprend un équipage de six personnes. Dans le cockpit, deux pilotes d'essais : le Britannique Peter Chandler et le Français Guy Magrin. Ils seront assistés du mécanicien navigant d'essais Pascal Verneau. Derrière eux, en cabine, le directeur des essais en vol d'Airbus, l'Espagnol Fernando Alonso est à la tête d'un trio d'ingénieurs chargés de superviser ce vol expérimental.
Mais avant d'en arriver là, l'A350 a progressivement été testé au sol. Mise sous tension des systèmes, mise en route des moteurs, vérifications des fonctions électriques et hydrauliques… A chaque fois, l'avion a été inspecté, tout a été contrôlé. Il a ensuite commencé à rouler sur la piste pour des tests de freinage et d’accélération, toujours plus vite. Mardi 11 juin, l'avion a enfin été mis dans les conditions du décollage, puis stoppé brusquement, pour effectuer les dernières vérifications, notamment sur les freins.
Concurrencer le 787 Dreamliner
Cet A350 est la réponse d'Airbus au 777 de Boeing, et surtout au 787 Dreamliner. Extérieurement, l'A350 semble être la copie conforme du 787. Des deux côtés de l'Atlantique, les ingénieurs aéronautiques travaillent sur les mêmes logiciels et c'est la même formule aérodynamique qui est sortie des ordinateurs de Boeing et d'Airbus.
Le fuselage est épuré. La voilure, très profilée, se termine par deux ailerons en forme de nageoire de requin. Un dessin optimisé pour un maximum d'efficacité et des économies de carburant.
Mais alors que l'A350 s'apprête à s'envoler, le 787, lui, est déjà en service depuis près de quatre ans. Un retard qu’Airbus dit avoir mis à profit pour tirer les leçons des difficultés rencontrées par son concurrent. Résultat, Airbus a mis au point un bi-réacteur plus simple, conçu à plus de 50% en matériaux composites, mais selon un procédé d'usinage moins complexe que celui retenu par Boeing.
Airbus a également renoncé pour l'instant aux batteries au lithium responsables des derniers déboires du 787. Des difficultés techniques qui n'ont cependant pas effrayé les clients de l'avion américain qui affiche un carnet de commandes bien rempli, avec 890 avions, contre 612 pour le dernier né de la famille Airbus.