Contraction de l'activité du secteur privé dans la zone euro et chômage record - plus de 12% de la population active européenne est touchée -, la reprise ne sera donc pas pour le printemps.
D'où le coup de pouce de la BCE. Avec son taux directeur, elle influence l'octroi de crédits et l'évolution des prix. Les banques empruntent auprès des banques centrales de leurs pays selon ce taux directeur. Elles le répercutent ensuite, en principe, sur les taux d'intérêt qu'elles accordent à leurs clients.
En clair, plus le taux de la BCE est bas, plus celui des crédits est bon marché ce qui, en théorie, favorise la croissance.
Mais depuis des mois, la BCE reconnaît avoir un problème de transmission de sa politique monétaire. Pour être efficace, il faut donc que l'abaissement du taux directeur soit accompagné de mesures exceptionnelles.
La BCE va chercher de nouveaux moyens permettant de favoriser le crédit aux entreprises. Cela pourrait notamment passer par un soutien au marché de la titrisation des prêts aux entreprises non financières, comme l'explique Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital, société de gestion du groupe BNP Paribas, pour qui l'abaissement des taux ne suffit pas :
« La baisse du taux directeur n’est pas suffisante en soi, elle est juste là pour appuyer et gagner un petit peu de temps parce qu’il y a d’autres phénomènes beaucoup plus importants. Mario Draghi le disait, il ne faut pas sous-estimer les mesures d’accompagnement qui vont avec la baisse des taux. La BCE pourrait aussi élargir les accès à la titrisation privée. »