Le président Obama se cogne au plafond fiscal

Aux Etats-Unis, l'administration Obama a entamé une nouvelle bataille budgétaire avec le Congrès. L'enjeu : autoriser l'Etat à s'endetter un peu plus. Hier, lundi 14 janvier, le président américain a mis en garde les républicains contre toute tentative d'utiliser le relèvement du plafond de la dette pour obtenir une réduction des dépenses.

La falaise fiscale à peine franchie, l'administration américaine se cogne maintenant au plafond fiscal. La falaise exprimait le risque de voir les impôts augmenter et les dépenses baisser d'une façon automatique si un compromis n'était pas trouvé sur le budget entre républicains et démocrates avant le 31 décembre. Ce qui a été fait in extremis. Voilà le président confronté maintenant au plafond de la dette. C'est-à-dire au niveau maximum de dette autorisé par le Congrès. Il est actuellement de 16 400 milliards de dollars, plafond atteint courant décembre. Le président a exhorté hier le Congrès, contrôlé par les républicains, à donner un nouveau coup de pouce. Ce plafond n'était que de 14 000 milliards de dollars en 2011.

Il y a déjà eu un bras de fer pour augmenter ce plafond en 2011 ?

Le débat était alors passionné et dramatisé à l'extrême. La même question se pose aujourd'hui car les Américains ont continué à dépenser beaucoup plus que ce que l'impôt ne leur rapporte. C'est un choix politique fait au moment de la crise de 2008. Tous les pays du G20 sont alors partisans de la relance, ligne que le président Barack Obama défend toujours. 40% des dépenses publiques actuelles sont financées par le recours à l'emprunt. Chaque mois, l'Etat emprunte 100 milliards de dollars pour boucler ses comptes. Ce qui implique le paiement des intérêts qu'il faut régler rubis sur l'ongle sans quoi les créanciers pourraient s'affoler.

Les marchés pourraient-ils paniquer si aucun accord n’est trouvé ?

Si l'Etat ne peut plus emprunter, il ne pourra plus verser les traitements des fonctionnaires, des prestations sociales, régler des factures de l'armée, mais aussi payer les intérêts de la dette. C'est du moins le discours tenu par le président Obama qui se montre inflexible : il veut obtenir un dépassement de la dette sans contrepartie. Pour certains observateurs, le risque réel de défaut de paiement est minime. Obama chercherait dans ce conflit avec les républicains à les pulvériser pour ensuite avoir les mains libres de gouverner.

Les Etats-Unis peuvent-ils continuer à s'endetter éternellement ?

C'est la question sous-jacente de cette nouvelle passe d'arme. La réponse est a priori oui, car le dollar et l'Etat américain inspirent toujours confiance. Même privé en 2011 de son triple A par Standard and Poor's, ce pays continue à attirer les investisseurs. Mais les crises politiques à répétition pourraient donner à réfléchir. L'inflation permet d'effacer en douceur une partie de la dette. Faut-il envisager d'autres effacements plus ciblés ? La question n'est pas encore posée dans le débat public. L'urgence étant de parvenir à un accord avant la mi-février, date à laquelle l'Etat américain se retrouvera à sec, à moins qu'un nouveau plafond ne soit autorisé.

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