Mondial de l'automobile 2012: les paris des constructeurs

A la veille de l'ouverture au public du Mondial de l'automobile de Paris samedi 29 septembre, les constructeurs ont présenté en avant-première leurs nouvelles gammes. Alors que le marché est gravement impacté par la crise (les immatriculations ont baissé cette année de 23% par rapport à 2007), les constructeurs misent sur de nouvelles voitures « low cost ». Les petites voitures électriques font aussi leur apparition.

La présentation des gammes Dacia, la marque bon marché du groupe Renault, se fait au son d'un orchestre de percussions. Les nouvelles Sandero et Logan se vendent respectivement à partir de 7 900 et 7 700 euros. « C'est à mon sens une très bonne réponse à la situation actuelle, puisqu'on offre des véhicules à un prix très accessible, vante Vincent Botaro, chef de produit. Cela permet aux clients de mettre un peu moins d'argent dans le budget automobile pour laisser plus de place aux autres budgets de la famille ».

Même virage chez Peugeot avec la 301, une berline vendue au prix de la citadine 208 mais destinée seulement aux pays émergents. Une Peugeot bradée donc, même si la marque refuse de l'admettre. « La 301 ne renonce à aucune prestation. Donc non, ce n'est pas une 'low cost', mais une voiture que nous positionnons dans le C entry, un segment très présent un peu partout dans le monde et qui a toute sa place dans la gamme Peugeot. L'objectif est vraiment de mettre cette voiture au meilleur niveau des prestations et au prix de nos concurrents », explique Guillaume Clair, chef de produit.

Cette tendance pourrait donner du souffle au secteur. Selon une étude de Cetelem, l’observatoire spécialisé dans l’automobile, le critère d'achat numéro un pour 74% des Européens reste le prix.

Les débuts difficiles de l'électrique

Les petites voitures électriques sont aussi bien présentes au Mondial de l'auto. Ce sont des véhicules de ville d'une autonomie allant de 80 à 150 km. Ce n'est pas énorme mais suffisant pour qu'Antonin Guy fasse le tour du monde avec sa Citroën C-Zéro, à bord de laquelle il a parcouru 25 000 kilomètres en huit mois. « Les endroits les plus difficiles étaient les Rocheuses américaines, les routes complètement défoncées du Laos. On a eu aussi quelques soucis dans le plateau tibétain, à 3 000 mètres, où trouver des prises électriques n'était pas évident non plus », raconte-t-il. Cet ingénieur français, visiblement conquis, poursuit : « Il y a deux endroits où on peut recharger sa voiture électrique : sur les bornes de charge publiques, et à la maison ou au travail. Les gens font rarement plus de 100 kilomètres par jour et en se rechargeant chez soi, ça suffit largement pour faire son trajet quotidien ».

Les voitures électriques ne séduisent cependant pas encore les usagers. Toyota présente son modèle IQ-EV. Il ne sera pourtant pas commercialisé en Europe où, selon Wassim Karoun, responsable de produits Toyota Europe, le marché n'est pas prêt. « Il y a le problème de l'infrastructure. Aujourd'hui, il y a encore beaucoup de progrès à faire concernant les bornes de rechargement. Les différentes parties doivent encore travailler pour avoir ce type de technologie qui fonctionne au mieux », juge-t-il.

A l'occasion de ce Mondial, le gouvernement devrait annoncer des mesures en faveur de l'électrique. Depuis 2009, l'objectif est d'atteindre les 400 000 bornes électriques d'ici 2040. Pour l'heure, on en décompte seulement 2 500 dans l'Hexagone.

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