Devant les magasins Apple, les fans de l'iPhone font la queue. Les employés s'activent. Mais certains derrière leur rire jaune, voient plutôt rouge comme ce vendeur qui préfère garder l'anonymat. « On n’a aucun avantage, on a notre salaire fixe mais rien à côté : pas de commission, pas de prime d’intéressement, pas de 13e mois. Et les employés ont peur de s’exprimer sur la question face aux menaces, sous-entendus de sanctions et de représailles de la part de l’entreprise », explique-t-il.
Les grévistes réclament une revalorisation salariale, des tickets-restaurants et l'installation de fontaines à eau dans les magasins. Des revendications basiques selon Thomas Bordage, délégué syndical chez Sud à Apple France. « On est vraiment à bout moralement, lâche-t-il. On a été blessés, on a été déçus. On était vraiment friand de la marque, on est des passionnés depuis des années, on se donne à fond dans le travail qu’on fait et derrière on n’a pas de reconnaissance, on a pas de geste, pas de repas de Noël, pas de cadeau, pas de prime à la fin de l’année. A un moment donné il faut prendre en compte sa situation et la regarder en face. Et c’est ce qu’on veut que fasse Apple. Et si on la regarde en face cette situation, elle n’est pas bonne. »
Après plusieurs jours de discussions, les dirigeants d'Apple ont accepté d'accorder des tickets-restaurants. Insuffisant pour les grévistes. Thomas Bordage a quant à lui été convoqué début septembre au tribunal d'instance de Paris. Apple remet en cause la légitimité de sa représentation syndicale.