Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Début des travaux en 2013, début de la production en 2015, premières livraisons dans le courant de l’année 2016. C’est au pas de charge qu’Airbus lance sa production d’A320 « made in America ». Une décision accueillie avec enthousiasme, ce lundi, par les autorités locales et la population d’Alabama.
La compagnie européenne affirme que 1000 emplois « stables et bien rémunérés » seront générés et 5000 emplois au total, pour le comté de Mobile où l’avionneur européen avait déjà installé plusieurs de ses filiales.
Une décision ultra-stratégique, sur un marché où les avions sont vieillissants. D’ici 2032, les compagnies aériennes américaines devront procéder au remplacement de quelque 4600 appareils. « Ces 30 dernières années, nous avons vendu 17% des avions du marché américain, souligne le directeur commercial d’Airbus. Cela signifie que d’autres vendaient le reste. »
Les autres, c’est notamment Boeing, bien sûr. L’avionneur américain a immédiatement accusé son concurrent de déplacer des emplois d’Europe vers les Etats-Unis et d’avoir profité d’aides illégales de la part des gouvernements européens qui ont « détruit des milliers d’emplois aux Etats-Unis ».
La guerre est déclarée sur le marché de l’aviation civile, mais aussi militaire. Jusqu’à présent, Boeing avait les faveurs du Pentagone. Un état de fait qu’Airbus espère changer grâce à sa nouvelle « citoyenneté américaine ».