2012 s'annonce une année difficile pour le transport aérien

L’Association internationale du transport aérien (IATA) dont les membres représentent 94% du trafic international mondial, révise à la baisse ses prévisions de bénéfices pour 2012. La crise économique et le pétrole au plus haut ont pesé sur les résultats.

Le prix du kérosène représente, aujourd'hui, plus du tiers des coûts des compagnies aériennes. Une envolée qui devrait se poursuivre, puisque l'association table sur un prix moyen du baril en 2012, non plus à 99 dollars, mais à 115 dollars, et craint un pic à 150 dollars en cas de conflit avec l’Iran. Une flambée qui n'est pas sans conséquences sur les résultats des compagnies aériennes mondiales qui, dans leur ensemble, devront supporter 32 milliards de dollars de coûts supplémentaires. 

Elles devraient, en effet, se contenter de bénéfices de 3 milliards de dollars, alors qu’elles tablaient sur 3,5 milliards. « Avec une telle marge anémique de 0,5%, il ne faudra pas beaucoup pour pousser l’industrie aérienne dans le rouge », a ainsi commenté le directeur général de IATA, Tony Tyler. L’Europe est la région la plus touchée. En plus de la hausse du carburant, la crise de la dette souveraine a pesé sur les résultats des transporteurs, qui vont faire face à des pertes estimées à 600 millions de dollars en 2012.

Faillites en Europe

Mais il n’y a pas que le kérosène trop cher, il y a aussi la concurrence. Les trois grands transporteurs européens, Air France-KLM, British Airways et Lufthansa, ont également subi la concurrence des compagnies à bas coûts, telles EasyJet et Ryanair. D’autres petites compagnies vont également très mal. Après les liquidations de l’Espagnole Spanair et la Hongroise Malev, d’autres pourraient suivre. C’est le cas notamment de la compagnie CSA en République tchèque ou de la TAP portugaise.

De l’autre côté de l’Atlantique, les conséquences de la crise se font moins sentir, puisque les transporteurs nord-américains devraient enregistrer des bénéfices de 900 millions de dollars. La région Asie-Pacifique s’en sort bien également. Près de 2,5 milliards de dollars de profits sont attendus.
 
L’essor du low cost

Si l’on en croit les dernières estimations de l’Association internationale du transport aérien (IATA), le nombre de vols dans le monde est en nette hausse. En 2014, il devrait atteindre 3,3 milliards, dont près de la moitié pour le seul continent asiatique. L’Asie-Pacifique a en effet profité des forts taux de croissance enregistrés dans de nombreux pays de la zone, et notamment en Chine. Les perspectives sont également bonnes pour les transporteurs du Moyen-Orient qui devraient enregistrer des bénéfices estimés à 500 millions de dollars.

Pour tenter de regagner des parts de marché, les grandes compagnies aériennes cherchent à réduire leurs coûts de fonctionnement, à l'image de ce que font les compagnies à bas coût. En Europe, le groupe franco-néerlandais Air France-KLM a ainsi installé en province des bases de départ pour ses vols moyens courriers. En Asie, la Japan Airlines (JAL) s’est associée à l’Australienne Qantas pour créer Jetstar Japan et sa concurrente All Nippon Airways (ANA) a, elle aussi, décidé de se lancer dans le low cost, avec une filiale baptisée Peach Aviation.

Cliquer pour consulter le rapport annuel de l’IATA

 

 

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