En 2009, Lakshmi Mittal, fondateur et actionnaire principal du géant mondial de l’acier, s’était engagé auprès de la Fédération européenne de la métallurgie à continuer la production sur l’ensemble de ses sites européens. Mais depuis l’été dernier, le groupe a opéré un revirement stratégique qui consiste à fermer des usines en Europe. Deux raisons principales expliquent ce changement : le ralentissement de la demande et la crise économique.
L’activité de l’acier a toujours été cyclique. De 2006 à 2008, ArcelorMittal a connu un haut de cycle avec un volume de production en hausse et des prix élevés. Mais la crise a changé la donne. Depuis, la demande mondiale d’acier a chuté, entraînant une baisse des prix, notamment en Europe. Une baisse de prix qui est également dû aux difficultés du marché européen de l’automobile. Selon les dernières estimations, la demande sur le Vieux continent pourrait reculer de 1,3% en 2012.
Fermer les sites les moins rentables
Pour faire face à cette baisse de la demande, ArcelorMittal a annoncé la fermeture définitive de deux hauts-fourneaux à Liège en Belgique et à Madrid en Espagne. Les autres hauts-fourneaux (deux à Florange en France, un en Allemagne, deux en Pologne, deux en Roumanie et un en République tchèque) sont officiellement mis en veille en attendant la reprise des commandes. Mais à terme, tous ces sites européens pourraient fermer.
Le choix de diminuer la production et de fermer les entreprises les moins rentables est la nouvelle stratégie choisie par le PDG Lakshmi Mittal. Le géant de l’acier a décidé de se détourner des sites européens dont les coûts globaux sont trop élevés pour se tourner vers des pays du Sud, comme le Maroc, l’Egypte, l’Algérie, mais aussi la Tunisie.
L’Inde, la Chine : un potentiel gigantesque
Le Conseil d’administration d’ArcelorMittal Algérie, qui va entériner la nomination de Joe Kazadi à la tête de la filiale algérienne, doit ainsi valider, mercredi 7 mars 2012, un plan d’investissement de 200 millions d’euros pour les cinq prochaines années en Algérie. Selon des informations rapportées par le site internet du quotidien algérien Liberté, ArcelorMittal pourrait reprendre deux sites sidérurgiques en Tunisie dans la région de Bizerte.
Le géant de l’acier investit également en Amérique latine et dans les pays émergents. Le groupe mise désormais sur la Chine et l’Inde pour soutenir son activité. La demande chinoise a ainsi augmenté de plus 8% en 2011. Quant à l’Inde, le pays a besoin d’accroître sa production d’acier en raison de la montée en puissance du secteur de l’automobile et du bâtiment. Des pays émergents qui sont aujourd’hui des concurrents de plus en plus agressifs. L’acier est, en effet, la première industrie que développent ces pays. En une décennie, la Chine a ainsi triplé sa part de marché : 45% en 2011.
Dans sa nouvelle orientation stratégique, ArcelorMittal a également décidé de développer davantage ses activités minières, un secteur largement rentable. En 2011, ses activités minières ont assuré au groupe 52% de son résultat.