A Florange, les salariés d'ArcelorMittal stupéfaits par la prolongation de la mise en sommeil du site

La direction d'ArcelorMittal a confirmé, jeudi 23 février 2012 au matin, la prolongation de la mise en sommeil du site de Florange (Moselle). Elle a indiqué qu'une reprise des hauts-fourneaux serait envisageable au troisième trimestre. Par ailleurs, la direction a aussi annoncé l'importation de 60 000 tonnes de métal produits par Severstal, en Russie. Pour les syndicats, c'est le comble de l'hypocrisie. Ils ne croient plus au redémarrage du site de Florange.

De la colère et une immense déception : au siège d'ArcelorMittal à Saint-Denis, les représentants du personnel sont ressortis dégoûtés de leur réunion avec la direction du groupe.

« C'était animé, confie Yves Fabbri, délégué CGT du site. On est en colère, c’est une décision inacceptable. On prépare la mort de Florange, c’est grave ! Il faut savoir qu’en Lorraine, un salarié sur deux est un métallurgiste. On ne peut pas accepter une telle politique. Monsieur Sarkozy parle de réindustrialiser le pays, mais aujourd'hui c’est tout le contraire qui se passe. C'est affolant ! »

A Florange, 300 métallurgistes ont bloqué les expéditions du site jeudi matin. Quand ils ont appris la décision de la direction, ils ont crié leur colère.

« Les gens étaient d’abord stupéfaits, puis ils se sont mis en colère, relate Walter Broccoli, leader FO à Florange. J’ai même vu des salariés pleurer. Rendez-vous compte, des bonhommes de 100 kg qui pleurent ! Imaginez que vous avez 50 ans ou plus, et que vous perdez votre emploi dans un bassin déjà bien sinistré. Ils sont pratiquement sûrs de ne plus jamais avoir de boulot. Alors être au chômage à 50 ans avec 800 ou 1 000 euros par mois, une famille derrière eux, imaginez leur désespoir. Il y a des milliers de personnes qui sont dans ces conditions là. »

La direction d'ArcelorMittal a donné rendez-vous en mai aux syndicats pour discuter d’une éventuelle reprise des hauts fourneaux de Florange au troisième trimestre.

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