Affaire Uramin-Areva : l'audit interne ne relève pas de fraude, mais des dysfonctionnements

Anne Lauvergeon peut respirer : elle ne sera l'objet d'aucune poursuite judiciaire. L'audit mené par le comité interne d'Areva sur le rachat du groupe minier Uramin a globalement innocenté l'ex-dirigeante du groupe nucléaire en ne détectant aucune manœuvre frauduleuse. Mais l’enquête menée depuis décembre par trois administrateurs a relevé des dysfonctionnements en matière de gouvernance.

C’est un grand soulagement pour Anne Lauvergon. Selon elle, Areva vient de reconnaître que les attaques menées ces derniers mois contre elle sont sans fondement. En effet, le conseil de surveillance du groupe nucléaire estime qu’aucun délit n’a été commis, et que la perte de valeur d’Uramin n’a pas été cachée dans les comptes de la société.

Problèmes de gestion

Il reconnaît aussi que l'achat du groupe minier s'inscrivait dans la stratégie d’Areva, qui consistait à sécuriser son approvisionnement en uranium, en mettant la main sur plusieurs gisements africains.

Mais le rapport estime toutefois qu’il y a eu des dysfonctionnements dans la gestion de l’opération, et notamment un manque d’information du directoire et du conseil. Depuis son rachat en 2007 par Areva, le groupe minier Uramin a perdu 80% de sa valeur. Et l’audit avait pour but de chercher les causes de ce fiasco commercial qui a couté 1,6 milliard d’euros à Areva.

Pour éviter la reproduction de ce scénario, le rapport préconise une réorganisation de la prise de décision au sommet d’Areva afin d'entourer tout investissement majeur d’une meilleure sécurité juridique et financière.

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