L'accord en Espagne sur la «règle d'or» pour limiter le déficit fait débat

En Espagne, les deux principaux partis se sont mis d'accord sur une réforme de la Constitution. Une annonce du gouvernement qui intervient ce vendredi 26 août 2011 et qui prévoit l'insturation d'une « règle d'or ». Objectif : limiter les déficits publics de 0,4% d'ici à 2020. Mais dans les faits, la mesure est très loin de faire l'unanimité.

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Les syndicats enragent, les régions s’insurgent. Nombre d’économistes estiment que cette mesure est une absurdité. Et même la colère gronde parmi les barons socialistes. Autant dire que la décision de limiter le déficit public en réformant la Constitution fait débat en Espagne.

Le Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero et le leader de l’opposition Mariano Rajoy ont scellé un pacte selon lequel, à partir de 2020, la dette publique sera plafonnée à 60% et le déficit public ne pourra déplacer 0,4%.

« C’est un corset qui ne laisse aucune marge de manœuvre », dénonce le socialiste basque Patxi Lopez. Pour le baron andalou, socialiste aussi, José Antonio Grignan « C’est une imbécillité de sceller dans la Constitution une affaire conjoncturelle ». Plus généralement, les économistes estiment que les socialistes au pouvoir « se tirent une balle dans le pied car cette réforme leur interdira par la suite toute politique sociale ».

La plupart des opposants réclament aujourd’hui un référendum sur la question, mais José Luis Rodriguez Zapatero, qui prend sa retraite politique dans seulement trois mois, ne semble pas vouloir les écouter.

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