Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
La dette publique japonaise représente déjà plus de deux fois la taille de son économie de 5 000 milliards d’euros, la troisième du monde. Les agences de notation financières, Standard and Poors, Moody's et Fitch, ont commencé à baisser la note du Japon il y a plus de dix ans, sans causer la même réaction de panique aux Etats-Unis après l’abaissement de la note américaine par Standard and Poors.
Pourquoi ? Parce que plus de 95% de la dette japonaise est financée par les Japonais eux-mêmes et qu’en dépit de sa dette, le Japon reste l’un des tous premiers pays créditeurs au monde. Il finance notamment avec la Chine une grande partie de la dette américaine.
Selon Moody’s, le problème aujourd’hui est que le Japon, à force de changer de Premier ministre chaque année, est incapable de mettre en œuvre une stratégie de croissance de son économie pour financer sa dette, les retraites de sa population vieillissante et la reconstruction de la région du Toroku dévastée par le tsunami, dont le coût est estimé à 250 milliards d’euros. Sans mentionner l’accident nucléaire de Fukushima qui risque d’être aussi coûteux sur vingt ans que le séisme et le tsunami.