Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le ministre des Finances, Yoshihiko Noda, veut créer un gouvernement d’unité nationale avec le Parti libéral démocrate, qui monopolisa le pouvoir pendant plus d’un demi-siècle, et le parti Komeiko, proche de la secte bouddhiste Soka Gakkaï.
A peine 15% des Japonais soutiennent le Parti démocrate de centre-gauche du ministre des Finances. Et ils ne sont pas plus nombreux à vouloir un retour au pouvoir du Parti conservateur qui a présidé ces vingt dernières années au déclin économique du Japon, qui a toléré le développement d’une culture de collusion entre politiciens, bureaucrates, milieux économiques et médias, culture responsable dans une large mesure de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima.
En mettant fin à plus d’un demi-siècle de domination du Parti conservateur, le parti de centre-gauche au pouvoir avait promis de réduire l’influence de la toute puissante bureaucratie. Elle dirige le pays au jour le jour.
Aujourd’hui le parti du ministre des Finances ne se différencie pas du Parti conservateur lorsque ce dernier était au pouvoir. Il n’est pas moins contrôlé par la bureaucratie. Et le ministre des Finances est accusé d’être mené par le bout du nez par les mandarins de son ministère. Pas étonnant si les Japonais rejettent aujourd’hui aussi bien l’opposition que la majorité au pouvoir.