Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
L’économie japonaise avait subi il y a cinq mois, au moment du séisme et du tsunami géant, un choc plus considérable que celui de la crise financière mondiale de 2008. Sa production industrielle avait chuté de plus de 10%.
Aujourd’hui, Toyota indique qu’en septembre, il retrouvera son niveau de production d’avant la catastrophe naturelle, soit un mois plus tôt que prévu. Il est en train d’embaucher plus de 4000 employés temporaires.
C’est remarquable lorsque le même Toyota déclare qu’« avec un yen aussi cher face au dollar, produire au Japon n’est plus profitable ». Ce yen fort va réduire de 50% cette année les bénéfices de Tokyo Electron, le numéro deux mondial des équipements pour les semi-conducteurs.
Le Japon se relève, malgré le yen fort, malgré la pénurie d’électricité, l’inconnue nucléaire (l’accident de Fukushima n’est toujours pas résolu) grâce au budget destiné à la reconstruction du Tohoku (le nord-est) de plus de 800 kilomètres de côtes dévastées par le tsunami, grâce surtout à l’énergie surhumaine des PME japonaises. Elles ont reconstruit en un temps record leurs usines détruites et fournissent au monde entier, à Apple par exemple pour les iPad, des composants constitutifs vitaux à très haute valeur ajoutée que leurs rivaux chinois et coréens ne parviennent toujours pas à fabriquer.