Qantas se met au low cost

La compagnie aérienne Qantas va réduire ses effectifs. Le transporteur australien annonce également la création d’une compagnie à bas coût, spécialisée sur l’Asie. Pour regagner des parts de marché, les grandes compagnies aériennes rapprochent de plus en plus leur modèle économique de celui des low cost.

Un millier d’emplois supprimés, 9, 4 milliards de dollars d’investissements en avions, deux nouvelles filiales, dont une low cost, et une réorientation des activités sur le continent asiatique. C’est ainsi que le PDG de la compagnie aérienne australienne Qantas, Alan Joyce, a présenté, mardi 16 août 2011 à Sydney, son vaste plan de restructuration pour les cinq prochaines années.

Avec pour objectif : renouer avec les bénéfices et réduire les coûts qui sont 20% plus élevés que chez les concurrents. Ce plan suscite l’inquiétude des syndicats qui ont lancé un mot d’ordre de grève pour les deux semaines à venir. Dans le cadre de cette réorientation sur l’Asie, Qantas annonce, par ailleurs, l’achat de moyen-courriers, 110 Airbus 320, et surtout la création d’une compagnie à bas coûts, en partenariat avec Japan Airlines (JAL) et Mitsubishi.

L’Asie, la moitié du marché mondial

Cette nouvelle société conjointe, Jetstar Japan, détenue à parts égales par les trois partenaires, démarrera ses activités fin 2012, avec trois nouveaux A320, une flotte qui sera portée à 24 appareils dès les premières années. Jestar Japan effectuera des vols intérieurs bon marché au Japon, puis proposera des liaisons avec les principales villes d’Asie, un peu plus tard. Si JAL s’est associée à Qantas pour créer Jetstar Japan, sa concurrente All Nippon Airways (ANA) a, elle aussi, décidé de se lancer dans le low cost, avec une filiale baptisée Peach Aviation.

Cette tendance s’explique par l’augmentation du nombre de vols dans le monde qui devrait atteindre 3,3 milliards en 2014, selon l’Association Internationale du transport aérien (IATA), dont près de la moitié pour le seul continent asiatique. La région Asie-Pacifique a, en effet, profité des forts taux de croissance enregistrés dans de nombreux pays de la zone, et notamment en Chine.

Air France au low cost et Easyjet à la grève

Pour regagner des parts de marchés, les grandes compagnies aériennes tentent de rapprocher leur modèle économique de celui qui a fait le succès de ces compagnies à bas cout. En Europe, Air France va ainsi installer en province des bases de départ pour ses vols moyens courriers. A partir d’octobre prochain, l’ex-compagnie nationale française proposera treize liaisons depuis Marseille vers l’Europe et le bassin méditerranéen. Air France table sur une réduction des coûts de 15% et une augmentation de 25% de la productivité grâce à ces bases régionales.

Dans les dix prochaines années, le low cost devrait représenter la moitié du trafic aérien en Europe. Une mutation qui n’est pas toujours du goût des salariés qui sont les oubliés de cette croissance. Moins payés, travaillant plus, le personnel navigant multiplient les grèves. Dernier mouvement en date, celui des hôtesses et stewards des compagnies phares du low cost, la britannique Easyjet ou l’irlandaise Ryanair.

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