Sauf coup de théâtre, Christine Lagarde a toutes les chances de succéder à Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Sur les 24 membres du conseil d'administration, la ministre française de l'Economie est en effet assurée officiellement du soutien de dix pays. Les pays européens, bien sûr, mais aussi la Chine, l'Egypte et le Togo.
Elle devrait bénéficier en outre du soutien des Etats-Unis, soutien qui sera décisif étant donné le poids de Washington au sein du conseil d'administration. Les Etats-Unis, comme le Japon d'ailleurs, ont choisi de garder le silence jusqu'au bout mais selon ce qui se dit en coulisses, les deux pays devraient se rallier à la candidature européenne.
La partie sera malgré tout serrée, car Agustin Carstens a réussi à rallier à sa cause un grand nombre de pays. La plupart des pays latino-américains sont derrière lui, de même que l'Australie et le Canada. Le gouverneur de la Banque centrale du Mexique a fait valoir ses compétences d’économiste et surtout il a joué à fond la carte de candidats des pays émergents.
Sa candidature a donc été prise très au sérieux, mais a priori elle devrait se heurter au pacte qui lie depuis 1946 les Etats-Unis et l'Europe. Un pacte qui réserve à Washington la direction de la Banque mondiale, celle du FMI revenant aux Européens.