A son arrivée au FMI, en 2007, Dominique Strauss-Kahn annonce qu'il veut que le FMI redevienne un véritable acteur de la gouvernance mondiale, ce qu'il n'était plus vraiment. La crise des subprimes et la débâcle financière de 2008-2009 lui en donne rapidement l'occasion. Avec DSK, le FMI passe en première ligne pour restaurer la stabilité financière et mettre en place des réglementations plus efficaces. Afin de se donner les moyens de ses ambitions, DSK parvient à convaincre les membres du FMI de doubler leur participation financière pour atteindre 750 milliards de dollars. DSK s'est aussi impliqué largement dans le plan de sauvetage de la Grèce, au côté de la Banque centrale européenne et de l'Union européenne.
Dossier chaud : la dette grecque
Avec la poursuite de l'aide aux pays en développement et aux pays émergents confrontés à des risques de surchauffe de leurs économies, rarement le FMI a eu autant de fers au feu. Et de l'avis général, c'est bien sous l'impulsion du directeur général Dominique Strauss-Kahn que le FMI a retrouvé de la crédibilité et même qu’il a évolué sur sa doctrine en reconnaissant certaines erreurs du passé.
Parmi les dossiers les plus chauds de l’actualité, celui de la dette grecque. La Grèce ne parvient pas à se redresser en dépit de l'aide qui lui a été accordée il y a un an. Ce lundi 16 mai, doit se tenir une réunion des ministres des Finances de la zone euro pour envisager un deuxième plan de sauvetage. Réunion à laquelle Dominique Strauss-Kahn aurait dû participer. Etant donné l’enjeu pour l’avenir de la zone euro sa présence aurait été particulièrement souhaitable. L’Europe risque de perdre, avec Dominique Strauss-Kahn, l’un de ses représentants les plus précieux à Washington.
Pas de pilote dans l'avion ?
L’absence de DSK dans les prochains jours ou même la fin anticipée de son mandat à la tête du FMI laisse-t-elle pour autant l’institution sans pilote ? Pas tout à fait. Le FMI a fait savoir qu'il restait pleinement « opérationnel » et que le numéro deux John Lipsky assurerait l'intérim. De fait, DSK est remplacé à la rencontre des ministres des Finances de l'Eurogroupe. Et le conseil d'administration du FMI devra décider dans les prochains jours d'une nouvelle aide à l'Irlande et du prêt au Portugal, avec ou sans son directeur général aux commandes.
Déjà des noms circulent pour succéder au directeur général, notamment originaires de ces pays émergents qui revendiquent plus de place au FMI : celui de Trevor Manuel ancien ministre des Finances d’Afrique du Sud, celui de Kermal Dervis, ancien ministre des Finances turc, des hauts responsables indiens sont évoqués et aussi le conseiller spécial de DSK nommé il y a un an, le Chinois Zhu Min.