Twitter aux premières loges d’un procès coup de tonnerre

Twitter se taille la part belle d'un procès qui secoue l'opinion publique. Alors que Dominique Strauss-Kahn comparait devant la justice américaine après une plainte déposée par une employée de l’hôtel Sofitel pour viol, et une arrestation fracassante à l’aéroport JFK de New York, les médias sont sur le pied de guerre. Et signe que les temps changent, les télévisions n’ont plus les premières places.

Twitter fait une entrée remarquée en salle d’audience. Pour la comparution de Dominique Strauss-Kahn ce lundi16 mai devant la justice américaine, les journalistes présents dans la salle sont tous prêts à émettre des tweets, c'est-à-dire des mini-messages de 140 signes. Et ils l'ont fait savoir. A leur rédaction, à leurs followers (c'est-à-dire aux personnes abonnées à leur compte). Objectif : faire sortir l’information hors du tribunal le plus rapidement possible grâce à leurs Smartphones.

L'affaire Strauss-Kahn, depuis deux jours, trouble l'opinion publique autant qu'elle la fascine. Et cela, les journalistes l’ont bien compris. Immédiateté de l'information et instantanéité sont les clés pour maintenir l'intérêt du spectateur. Car il s'agit bien du spectacle d'un homme à responsabilité internationale, plongé dans un scandale sexuel ahurissant. Ce lundi 16 mai, nombre d'entre eux twittaient en direct de la salle d'audience du tribunal à New York. Et beaucoup ont suivi le feuilleton mélodramatique de l'actualité via Twitter.

Moments choisis

Dans un premier temps les caméras et appareils photos sont restés dehors. Quelques journalistes installés dans la salle attendent patiemment. Quand Dominique Strauss-Kahn arrive, ils émettent les premiers messages.

Quelques minutes avant l'audience, on permet aux photographes de rentrer et de faire des clichés.

Une émotion perceptible même en 140 caractères...

Les directs des chaînes de télévision puisent leurs infos sur Twitter également pour nourrir leurs antennes. Pas toujours à bon escient puisque le compte Twitter de Tristane Banon ( la jeune journaliste qui en France se dit elle aussi victime d'une agression physique de la part de DSK) était en réalité un faux compte. Un signe que le fil de mini-messages prend un rôle sans cesse grandissant dans la course à l'exclusivité, au scoop, à l'information en temps réel.

En France, maître Eolas, avocat au barreau de Paris et membre incontournable de la twittosphere s'est déjà penché sur le phénomène dans un billet qui figure sur son blog, Peut-on twitter un procès ? Comme il l'explique rien d'illlégal, mais une pratique nouvelle qui suscite pas mal de questions. La loi française de 1954 qui complète celle de 1881 sur la liberté de la presse prohibe l'utilisation de matériels d'enregistrement. mais n'interdit pas de prendre des notes sur un ordinateur. En Angleterre, en décembre 2010, la Haute Cour britannique a estimé qu'un juge était libre d'autoriser au cas par cas l'usage de Twitter lors d'une audience. Ce lundi après-midi, la Cour de justice américaine a demandé que les portables soients éteints. 

Sans effet sur l'envoi des tweets !

Partager :