Les BRIC prennent l’ascendant dans le secteur minier

En 2010, les pays émergents ont marqué leur territoire dans le secteur minier mondial. L’année dernière, les BRIC, (Brésil, Russie, Inde, Chine) talonnés de près par la Corée du Sud, ont raflé la moitié du marché des fusions-acquisitions. Ils arrivent juste derrière le Canada et l’Australie, les leaders du secteur. Le Brésil et la Chine se hissent, respectivement, à la troisième et à la quatrième place parmi les plus grands acquéreurs de l’année. La valse des dépenses ne fait que commencer.

L’année 2010 a confirmé les leaders du secteur et en a vu de nouveaux venus. Le Canada et l’Australie restent traditionnellement les acquéreurs le plus actifs. Le premier a été responsable de plus d’un cinquième de la totalité des transactions, aussi bien sur son marché intérieur qu’à l’étranger.

Vient ensuite l’Australie. La progression de la 15e à la 2e place sur la liste des « top 10 » des plus grands acquéreurs constitue le plus grand bond de l’an 2010 ! C’est aussi l’Australie qui a effectué «le deal» de l’année : 8,8 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) ont été payés pour le rachat de Lihir Gold, un producteur d’or établi en Papouasie Nouvelle-Guinée, par son concurrent australien Newcrest Mining. De ce rapprochement est issue la quatrième société aurifère mondiale.

Les émergents mènent le bal

Mais la véritable surprise vient des pays émergents, à commencer par les BRIC (le Brésil, la Russie, l’Inde, et la Chine), rejoints par la Corée du Sud. Ces nouveaux acteurs sont un vrai moteur de l’industrie minière. Et leur terrain de chasse privilégié est l’Amérique latine. Les marchés visés : l’Argentine, la Colombie, le Pérou, le Chili et le Mexique. Les BRIC pèsent pour près de la moitié du marché mondial des fusions-acquisition, qui se chiffre au total à 113,7 milliards de dollars (80,5 milliards d’euros). La force des émergents repose tant dans les volumes des contrats, que dans leur valeur moyenne. Elle a été de 155 millions de dollars (109 millions d’euros), presque le double de la moyenne constatée pour les pays développés qui était de 80 millions de dollars (56 millions d’euros).

Selon le placement établi par le cabinet de consulting Ernst & Young, le Brésil a réalisé une très bonne performance en bondissant de la 6e (en 2009) à la 3e place. Le volume de ses rachats est aussi impressionnant : 13,5 milliards de dollars (9,5 milliards d’euros). A la 4e place se situe la Chine avec 12,4 milliards de dollars pour les transactions passées en 2010 (8,7 milliards d’euros). D’autres marchés émergents ont effectué des résultats similaires : la Corée du Sud, qui de la 16e position s’est hissée à la 6e. Et, l’Inde quittant la 14e place l’Inde (2009) prend actuellement la 7e.

Les petites sociétés mangées par les grosses

Ce n’est pas tout ! Les prétendants ont soif de nouvelles ressources. Si l’Inde dépense en rachat deux fois moins encore que la Chine, elle marque en même temps une progression annuelle impressionnante. Et c’est une première : les entreprises indiennes ont dépensé plus à l’international que leurs concurrentes chinoises. L’étude d’Ernst & Young constate au passage que tant les investisseurs indiens que chinois se sont intéressés surtout aux sociétés minières dites : « juniors », c’est-à-dire moyennes et petites, pour apporter le financement à différents stades de leur développement. Et les Bourses suivent : 23% des sommes récoltés lors d’introduction sur les marchés en 2010 l’ont été à Hong Kong, et 22% à Bombay.

Les grandes manœuvres autour du secteur minier mondial ont démarré.

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