Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Visiblement soulagé, le ministre des Finances George Osborne a donc pu dévoiler devant les députés ce compromis baptisé projet Merlin conclu après plusieurs semaines de négociations et juste avant l’annonce des résultats annuels des banques et surtout des primes accordées à leurs responsables.
Royal Bank of Scotland, HSBC, Barclays and Lloyds devraient donc prêter en 2011 quelque 225 milliards d’euros aux entreprises du pays afin de soutenir la croissance, soit environ 6% de plus qu’en 2010. Les quatre grandes banques se sont aussi engagées à rendre publics les salaires de leurs sept principaux dirigeants et ont promis que le montant global des bonus sera « inférieur » à l'an passé. A ces promesses s’ajoute le relèvement d'une nouvelle taxe permanente imposée aux banques pour aider à combler le déficit.
Néanmoins, annoncé comme un accord obtenu de haute lutte, le projet Merlin ne convainc pas grand monde. Les petites et moyennes entreprises regrettent, elles, que cet accord ne soit en aucun cas obligatoire ; qui plus est la presse fait remarquer qu’en matière d’impôts, les 3 milliards d’euros de taxe représentent en réalité l’équivalent des seuls bonus versés par Barclays.
Enfin, le parti d’opposition travailliste a immédiatement accusé le gouvernement d’avoir en fait capitulé face au lobby bancaire qui s’en sort finalement à bon compte.