Royaume-Uni : la question des bonus continue de hanter la coalition gouvernementale

Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé dimanche 9 janvier 2010 les banques de la City à accorder des bonus « moins importants que l'an dernier », expliquant comprendre « la colère » de la population face à des primes très généreuses. David Cameron s'exprimait dans un entretien accordé à la BBC.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

La question des bonus faramineux revient hanter le gouvernement de David Cameron. Lors d’un entretien à la BBC ce dimanche, le Premier ministre a dû réagir à une information publiée dans le Sunday Telegraph, selon laquelle le directeur général de la banque RBS, Stephen Hester, devrait toucher trois millions d’euros de bonus au titre de l’année 2010.

David Cameron a qualifié ce chiffre de « pure spéculation » mais a ajouté que Royal Bank of Scotland étant détenue par le gouvernement, ses dirigeants devraient fixer la norme « à ne pas dépasser ».

Déclarations martiales

Les bonus bancaires sont une des nombreuses pommes de discorde au sein de la coalition gouvernementale : les libéraux-démocrates font pression sur leurs alliés conservateurs pour qu’ils prennent des mesures afin de limiter ces énormes primes, mais les conservateurs se sont jusqu'ici montrés très réticents à prendre des mesures concrètes et coercitives contre les « fat cats », les chats gras de la City, comme sont surnommés les banquiers adeptes de bonus mirobolants.

Le ministre des Finances George Osborne s'est ainsi contenté de quelques déclarations martiales, tout en refusant de les plafonner. Il a choisi de remplacer la taxe temporaire sur les bonus instaurée par l'ancien gouvernement travailliste, par une taxe sur le bilan des banques jugée beaucoup plus bénigne pour le secteur, car elle sera largement compensée par une baisse progressive de l'impôt sur les sociétés.

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