C'est à l'issue de la première comparution du 27 janvier dernier que la société Lagardère a été mise en examen par deux juges d'instruction. Ils ont précisé ne détenir aucune preuve, mais la mise en cause suppose l'existence d'indices graves.
Le gendarme de la Bourse a pourtant blanchi Lagardère d'avoir tiré profit d'informations privilégiées lors d'une vente d'une partie des actions d'EADS par ce groupe français et Daimler, le constructeur d'automobiles, en juin 2006. Cette vente annoncée juste avant la publication du retard du programme de l'A380 a fait plonger les cours du constructeur européen de 25%. Au passage 17 membres dirigeants du groupe d'aéronautique ont réalisé une plus-value de 20 millions d'euros.
Pas de délit d'initié donc pour l'Autorité des marchés financiers (AMF), mais les deux juges menant une enquête parallèle ont eu une autre appréciation. Outre l'entreprise Lagardère, sept personnes physiques sont poursuivies dans cette nouvelle procédure qui peut durer encore plusieurs années.