General Motors repart pour une nouvelle vie

Plus d'un an après son placement sous le régime des faillites, le constructeur automobile General Motors (GM) a déposé un projet d'introduction en Bourse, mercredi 18 août 2010. Il s'agit de l'une des plus grandes opérations de ce type jamais réalisées aux Etats-Unis. Le gouvernement américain espère récupérer une partie des 50 milliards de dollars investis pendant la crise en 2009. Le géant de Détroit se porte bien, et ce, grâce au changement radical de sa stratégie.

La demande d’introduction en Bourse a été déposée à la SEC (Securities and Exchange Commission), le « gendarme de la Bourse » américain, en vue de réaliser le retour de General Motors sur le marché entre fin octobre et le 25 novembre 2010. L’entreprise envisage une double cotation à New York et à Toronto. GM espère ainsi bénéficier de la reprise du marché automobile et surtout de la forte dynamique des ventes en Chine où le constructeur américain est très bien implanté.

Moins d’Etat dans GM
 

Le montant possible de cette introduction en Bourse très médiatisée se situe entre 12 et 16 milliards de dollars US. Il s’agit en effet de l’une des plus grandes opérations de ce type aux Etats-Unis. Le gouvernement espère récupérer le reste des quelque 50 milliards de dollars investis en GM pendant la crise, car une partie du prêt seulement a été remboursée. L’Etat américain détient aujourd’hui 61% de l’entreprise de Détroit, le Trésor envisage de vendre environ 20% des 304 millions de titres, ce qui ramènerait sa participation à moins de 50%. Le directeur général de GM, Ed Whitacre, qui quittera ses fonctions début septembre, a souligné l’importance de prendre ses distances avec l’Etat actionnaire. Son soutien avait d’ailleurs valu à GM le surnom ironique de « Governement Motors ». Mais pour que les contribuables américains récupèrent leur argent, la capitalisation boursière de l’entreprise devra atteindre près de 70 milliards de dollars.

Contraint à se réinventer

« La crise économique, et surtout le choc pétrolier de 2008 avec le prix de pétrole dépassant la barre de 150 dollars, ont accéléré en quelque sorte le changement radical de stratégie chez GM », estime Flavien Neuvy, responsable de l'Observatoire de l'Automobile (Cetelem). Depuis plusieurs années General Motors perdait de l’argent. Grâce à la restructuration opérée l’année dernière l’entreprise est redevenue rentable. GM s’est séparé de quatre de ses marques (Pontiac, Saab, Hummer et Saturn), a diminué sa dette, réduit les coûts en allégeant, entre autres, son réseau de revendeurs notamment aux Etats-Unis et en supprimant un certain nombre de sites de production et de montage de voitures. « Les dirigeants de l’entreprise ont parfaitement compris que ce que faisait l’ancien General Motors, producteur de gros véhicules polluants qui consommaient beaucoup d’énergie et de carburant n’est plus possible. Ce sont des erreurs qu’ils ne referont pas. GM vient de signer des accords en Chine pour pouvoir construire des véhicules qui consomment moins. Il prépare l’avenir et l’avenir signifie également le véhicule électrique », ajoute Flavien Neuvy.

L’industrie automobile avait connu ces derniers temps un tournant très important ; elle est en train de s’organiser pour pouvoir vendre les véhicules du futur. Les dirigeants de l’entreprise de Détroit ont très bien compris cela. Et c’est un « nouveau » General Motors qui n’a pratiquement plus rien à voir avec l’ancien qui aujourd’hui demande à être réintroduit en Bourse.

 

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