Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
General Motors a de nouveau pris tout le monde de court, à commencer par les responsables politiques.
A l’automne dernier, des semaines d’intenses négociations se révélaient à l’arrivée inutile : General Motors renonçait à céder Opel. Le gouvernement allemand qui avait pris fait et cause pour le repreneur canadien Magna était floué. Depuis, une guerre des nerfs se jouait entre la société de Detroit, aux Etats-Unis, et Berlin à propos de garanties publiques pour Opel. Le ministre libéral de l’économie Rainer Brüderle arguant du redressement financier General Motors les avait finalement rejetées la semaine dernière. La chancelière, comme les quatre régions allemandes concernées, avaient critiqué le ministre. Un nouveau camouflet vient de leur être administré. General Motors renonce aux garanties publiques allemandes comme à celles sollicitées dans d’autres pays européens.
General Motors a perdu patience et devra débourser plus d’argent, même si la différence n’est pas si énorme. Les garanties publiques permettaient d’économiser 20 à 40 millions d’euros par an grâce à des taux d’intérêts plus faibles. L’avantage pour General Motors est clair : sans garanties publiques, la société a les mains libres et peut restructurer plus brutalement Opel au-delà des 8000 suppressions d’emplois -sur 46 000 prévues- en Europe.