Avec notre bureau de Bruxelles
Pour les 2 600 salariés de l’usine Opel d’Anvers, la décision de General Motors n’a aucune base économique. Ils voient dans l’arrêt de l’activité des motivations purement politiques et l’échec des intenses négociations menées depuis huit mois par le gouvernement de la région flamande. Pour eux, la direction a décidé de sacrifier une usine rentable afin de maintenir plus d’activités ailleurs, en Allemagne où le gouvernement promet des aides substantielles.
Au total, General Motors compte supprimer 8 300 emplois en Europe dans le cadre d’un plan de restructuration évalué à 3 milliards 300 millions d’euros et pour lesquels le groupe espère obtenir 2 milliards 700 millions d’aides publiques. En attendant, le couperet est tombé pour les salariés belges et l’arrêt définitif de la production pourrait intervenir en juin. Selon les analystes, la fermeture de l’usine pourrait entraîner par ailleurs la perte de 10 000 emplois supplémentaires chez les sous-traitants.
Pour l’instant, les syndicats appellent à la solidarité de leurs collègues du reste du groupe en Europe. Ils maintiennent le blocus de l’usine pour empêcher les voitures neuves d’en sortir, « leur trésor de guerre », disent-ils. Ils espèrent probablement le même succès qu’à l’usine Volkswagen de Forest à Bruxelles, où l’activité avait finalement été maintenue, même au prix de la perte du quart des emplois.
Pour la Belgique, c’est un échec politique après les négociations menées par la région flamande depuis les premières rumeurs insistantes de fermeture en mars dernier.