Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
General Motors est un « Lazare » industriel : en juin dernier, le numéro un de l’automobile était au bord du naufrage. Barack Obama décide de lui lancer une bouée de sauvetage : 50 milliards de dollars, compliments du contribuable, pour l’aider à survivre. L’Etat américain acquiert 61% du capital. General Motors rebaptisé par dérision « Government Motors » va réussir en un an, grâce à une restructuration drastique, à reprendre des couleurs : plus de 860 millions de dollars de profit au premier trimestre et 1,3 milliard au second.
Fort de ces bons résultats, le géant de Détroit a demandé à faire son retour en Bourse et à être coté à celles de New-York et de Toronto, le gouvernement canadien ayant aidé le Trésor américain à éviter la liquidation de GM. Ce dernier espère lever entre 10 et 20 milliards de dollars. Le gouvernement américain pourrait se débarrasser de 50% de ses parts.
Pour que le contribuable retrouve tout l’argent investi, il faudra toutefois que la capitalisation de GM atteigne 70 milliards de dollars. Ce qui est loin d’être garanti. Mais pour Barack Obama, l’annonce de l’IPO (Initial Public Offering) est la cerise sur le gâteau. Elle lui permet de souligner les bienfaits de son plan de sauvetage, heureuse coïncidence, à moins de trois mois des élections. Ce qui amène certains commentateurs à demander si cette opération n’a pas été orchestrée à des fins politiques.