Mobilisation massive contre la réforme des retraites

Pour défendre les retraites, plus de deux millions de personnes ont manifesté, jeudi 24 juin 2010, dans toute la France. Le projet gouvernemental prévoit le passage de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, une mesure jugée injuste par la gauche et les syndicats.

 

Face à la réforme des retraites, les Français se sont fortement mobilisés. Les syndicats n’ont pas caché leur satisfaction. « Une mobilisation de haut niveau » pour le numéro un de la CGT, Bernard Thibault, et « la plus grosse manifestation de l’année » pour le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, pour qui « les deux millions de manifestants ont été atteints » en France.

Côte à côte, les présidents et secrétaires généraux de la CGT, CFDT, CFTC, FSU, Unsa et Solidaires ont défilé, ce jeudi 24 juin 2010, dans les rues de Paris avec pour mot d’ordre central « la défense de la retraite ». Les partis de gauche se sont également joints au défilé parisien et aux manifestations organisées à Marseille, Lyon, Rouen ou Nantes.

Les services publics mobilisés

La grève a été très suivie dans les transports. La circulation sur le réseau SNCF a été très perturbée, avec notamment un TGV sur deux. Du côté de la RATP, deux métros sur trois ont roulé à Paris. Des  perturbations ont également affecté les hôpitaux, les bureaux de postes, les centres des impôts, les douanes, France Télécom ou bien encore dans les écoles et collèges.

Plus d’un enseignant sur deux dans l’école primaire étaient ainsi en grève. Dans le primaire, avec 31,9 % d'enseignants grévistes, selon le ministère, c'est le mouvement le plus fort de l'année scolaire. Les fonctionnaires ont également défilé en masse. D'autant que le gouvernement laisse planer la perspective d’un gel des salaires jusqu’en 2013. Les syndicats s’opposent à la réforme des retraites qui sera votée à l’automne.

Convergence entre régimes privé et public

Au cœur de cette réforme : le report de l’âge légal du départ à la retraite de 60 à 62 ans. Un report qui devrait se faire sur un rythme rapide : quatre mois supplémentaires par an, à partir de l'année prochaine. La durée des cotisations augmente elle aussi. Elle sera portée à 41 ans et un trimestre en 2013 pour arriver à 41,5 ans en 2020.  

Autre mesure phare : la convergence entre les régimes privé et public. Le gouvernement propose d’aligner les cotisations retraites des fonctionnaires sur celles du secteur privé sur 10 ans, le faisant passer de 7,85% à 10,55%. Cette mesure suscite une forte opposition des syndicats de fonctionnaires, qui dénoncent « une baisse du pouvoir d’achat à venir », alors que démarre vendredi les négociations salariales. La prise en compte de la pénibilité est également au cœur des revendications des syndicats qui demandent que « le projet de loi dans sa version actuelle ne soit pas présenté au Conseil des ministres le 13 juillet prochain afin d’ouvrir de véritables négociations ».

 

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