La vie de McIntosh Polela commence très mal. Du jour au lendemain, sa petite sœur et lui sont arrachés à la ville et conduits au village zoulou de leur grand-mère maternelle. Ils ne sont pas les bienvenus, les conditions de vie sont précaires. Au fil des ans et des non-dits se dessine la terrible explication : leur mère a été assassinée par leur père.
A l’adolescence, ce n’est pas étonnant, Polela tourne voyou. Il est remarqué toutefois au collège par une religieuse qui l’encourage. Deux enseignants orientent son énergie et sa rage vers les études. Polela deviendra journaliste de télévision et décrochera un diplôme à la London School of Economics.
Au récit d’une enfance pénible* succède la quête du père. Polela voudrait comprendre. Condamné de façon scandaleuse à six ans de prison avec sursis, le meurtrier joue au chat et à la souris avec son fils, désormais employé par e.TV, une chaîne de télévision qui a pignon sur rue. La rencontre a finalement lieu. La brute ne montre aucun remord et refuse de présenter la moindre excuse à son fils.
Par un cheminement intéressant, McIntosh Polela entre ensuite dans la police. Il est le porte-parole de l’unité d’élite des enquêteurs, les fameux Hawks. Il s’est inscrit à l’Alliance française de Johannesburg avec pour objectif de découvrir la moitié de l’Afrique. Ne soyez pas surpris s’il débarque prochainement près de chez vous. Ecoutez-le, son histoire ne peut qu’émouvoir.
* McIntosh Polela , My Father, My Monster, Jacana, 2011.
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