Une femme, seule, devant les laboratoires pharmaceutiques, devant les puissances de l’argent, devant l’omerta du milieu médical. C’est ce combat, David contre Goliath, que raconte La fille de Brest, l’odyssée solitaire d’une pneumologue, Irène Frachon, pour faire interdire le Mediator et condamner le laboratoire Servier.
Le chemin ingrat vers la vérité
Emmanuelle Bercot livre ici un film dossier, efficace, à l’américaine. En adaptant le livre d’Irène Frachon, la cinéaste savait qu’elle se mettait au service d’une histoire formidable, mais, malgré tout, technique. Des chiffres, des études, des statistiques, des réunions… la recherche de la vérité et de la justice est un chemin ingrat.
Sidse Babett Knudsen
Fort heureusement, elle a choisi de faire incarner la pneumologue par l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen qui ajoute à ce thriller médical une touche d’humour et une spontanéité tout à fait bienvenues. Surtout, elle fait merveille dans la description du monde hospitalier, avec deux scènes d’anthologies : une opération à cœur ouvert et une autopsie - qui rappelle bien au-delà de la bataille administrative et judiciaire - tout le poids humain du scandale du Mediator.