Avec notre envoyé spécial au tribunal correctionnel de Nanterre, Franck Alexandre
Il est mort-né ce procès du Mediator à Nanterre, il n’aboutira très certainement jamais. Au bout de deux semaines d’audience seulement, le tribunal reconnaît qu’il est dans l’impossibilité de juger ce dossier technique. Le tribunal admet qu’il est dans l’incapacité de dissiper certaines contradictions. Il leur donne donc un supplément d’information et la communication de l’intégralité de l’instruction menée par le pôle de santé publique, à Paris, et qui devrait être bouclé dès cet été.
C’était là le souhait de la défense depuis le premier jour, le souhait également de certaines parties civiles mais aussi celui du procureur. Ce supplément d’information signe donc l’échec de la citation directe. Par ce biais, certaines victimes et leurs avocats ont cherché à gagner du temps, à agir vite en saisissant directement la justice et obliger ainsi Jacques Servier, 91 ans, à comparaître.
Mais la manœuvre a échoué, car sans expertise, sans enquête, tout simplement sans dossier d’instruction, impossible donc de juger une affaire aussi complexe.
Le tribunal de Nanterre se réunira dans un an pour faire le point. Mais d’ici là, un grand procès du Mediator aura certainement été audiencé à Paris. La procédure de Nanterre aura eu cependant un mérite : contraindre le pôle de santé publique à instruire plus rapidement le dossier du Mediator.