Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Les trois avocats sont arrivés au musée de l'Acropole sous le crépitement des flashs. Le gouvernement cherche officiellement à récupérer les frises depuis trente ans maintenant. Geoffrey Robertson, le patron du cabinet Doughty Street Chambers, doute qu'une médiation soit suffisante : « Une médiation serait certainement utile, mais le gouvernement n'a montré presque aucun intérêt pour ça. Et c'est le British Museum qui a dit : "Nous ne rendrons jamais les frises". L'étape suivante serait donc d'aller devant une cour internationale ».
Problème du coût
Une étape qui pourrait revenir cher au pays. La question de la rémunération du cabinet a aussi été posée, un sujet sensible en période de crise. Le ministre de la Culture, Costas Tassoulas n'a rien voulu dévoiler : « Pour l'instant, nous ne connaissons pas les frais. Nous n'avons pas signé d'accord avec le cabinet. Nous avons accepté leur soutien de principe, mais nous ferons des annonces plus tard ».
En 2011, le gouvernement avait déjà reçu ce même cabinet d'avocat, mais à l'époque, il avait exclu l'idée d'une procédure judiciaire en pleine crise économique et financière.
L'ensemble des frises du Parthénon raconte la procession des Panathénées, fête religieuse de la cité antique d'Athènes dédiée à sa déesse protectrice. Emmenés à Londres au début du XIXe siècle par Lord Elgin, alors ambassadeur britannique auprès du gouvernement ottoman, les marbres ont, par la suite, été vendus au British Museum. En 2009, ce musée n'avait proposé qu'« un prêt » temporaire à Athènes.