Vacances riment-elles avec lectures pour vous ?
Vacances riment avec lectures mais surtout avec temps de lecture. La précieuse possibilité de pouvoir lire plus longuement plutôt que de ne pouvoir s’octroyer que quelques minutes de lecture au détour d’un trajet, d’une attente. Vacances riment avec lecture à cause de l’opportunité qu’elles offrent de prendre le temps de lire.
Est-ce que les vacances sont propices à un type de lecture ?
Ne lisant quasi exclusivement que des essais je suis bien obligé d’admettre que je ne me sens pas concerné par un quelconque changement d’habitude de lecture lors des vacances.
Quand et comment lisez-vous pendant les vacances ? Matin ? soir ? à la plage ou enfermé dans votre chambre ?
J’aime lire à l’air libre, seul. Très tôt le matin ou le soir. Lorsque la lumière est le juste éclairage des pages.
Vous parlez de lumière qui éclaire les pages. Cet éclairage fait penser à la tablette numérique qui, elle aussi, fonctionne à la lumière. Avez-vous fait le saut du numérique ?
Le livre numérique est avant tout une chance. Un facilitateur d’accès à la Culture. Mais il n’en reste pas moins qu’il n’a et n’aura jamais le charme de l’objet. La relation avec le livre est très intime et très humaine. Tourner une page, ouvrir et refermer un livre sont des gestes maintes fois répétés mais des gestes qui sont associés à la saveur et kl'odeur unique des feuilles. Le livre numérique est froid, sans aspérité aucune, pratico-pratique : il est la victoire de la fonction usuelle sur l’affectif. Et gomme donc tout ce qui entoure le livre et la lecture.
D’où vient votre goût pour la lecture ? Y avait-il beaucoup de livres chez vous quand vous étiez petit ?
Je viens d’une famille très littéraire où les livres sont à la fois considérés comme des ouvertures sur le monde, des savoirs ; mais aussi des objets à part entière. Tout petit, j’étais entouré de livres et je me demandais naïvement si j’habitais ou non dans une bibliothèque. J’ai toujours vu des albums, des livres, des étagères chargées, des couloirs encombrés, des espaces saturés de livres. Mon goût pour la lecture n’a pas toujours été vif, par esprit de contradiction, je pense. Mais vient un moment où le livre s’impose de lui-même lorsque l’on souhaite comprendre et connaître d’autres choses que ce que l’on connaît déjà. A cet instant, la lecture devient naturelle.
Votre premier souvenir de lecture ? Souvenir des livres qui vous ont structuré pendant l’adolescence ?
Mon premier souvenir de lecture est celui d’un album de jeunesse, Le Diable des Rochers de Grégoire Solotareff. Puis bien plus tard, les livres qui m’ont le plus structuré sont les classiques parmi les classiques : Le Rouge et le Noir me vient en tête immédiatement. L’Etranger de Camus également. Antigone d’Anouilh, Cyrano de Bergerac de Rostand. La poésie d’Eluard et Néruda. La liste serait longue...
Le dernier livre que vous avez aimé lire ?
Le dernier livre que j’ai lu est La Flamme d’une Chandelle de Gaston Bachelard. Cet essai traite de l’esprit du rêveur contemplant une flamme solitaire. C’est un discours profondément humaniste sur la force de la pensée, l’éveil de l’esprit et l’importance de la rêverie.
Un livre que vous aimez donner en cadeau ?
Discours sur l’origine de l’Univers d’Etienne Klein. Un ouvrage remarquable qui permet à tous d’entrer pleinement dans la question qui contient toutes les autres : celle de l’origine. C’est un livre qui à la fois donne envie de lire et à la fois d’apprendre.
Le ou les livres que vous ne lirez jamais ?
Aucune idée.
Pourquoi est-ce que vous lisez ?
Je lis pour savoir et comprendre. Et tenter d’apprendre à me tenir droit.