Frédéric Charpentier: «Lire et rire me permettent de m'épanouir»

Avant de rejoindre le service multimédia de RFI en 2011, Frédéric Charpentier a été  community manager pour un site de jeux vidéo. Nourri de cinéma et de littérature, «Fred» s'est imposé comme un spécialiste incontournable d'images et de diaporamas avec lesquels il illustre les articles des journalistes et des correspondants de la radio mondiale. Savoir-faire, créativité et esprit d'équipe sont quelques-unes de ses nombreuses qualités.

Vacances riment-elles avec lectures pour vous ?

Les vacances riment avant tout avec détente ! Et quoi de mieux qu’un bon livre pour se détendre au soleil…

Est-ce que les vacances sont propices à un certain type de lecture ?

En général, je lis de tout, et en ce moment je lis des ouvrages sur l'histoire du jeu vidéo, mais pour cet été, mon temps sera réservé aux bandes dessinées humoristiques. Toute l’année, nous sommes dans le tumulte de l’actualité qui n’est pas forcément réjouissante. Pour les vacances, je cherche des livres qui me changent les idées. Lire et rire me permettent de me divertir et de m’épanouir.

Quand et comment lisez-vous pendant les vacances ? Matin ? Soir ? À la plage ou enfermé dans votre chambre ?

Je lis quand j’arrive enfin à trouver un moment pour moi, de préférence sur une plage sauvage vendéenne. La brise légère de la mer me permet de rester sous le soleil aussi longtemps que je le souhaite, avec un peu de musique dans mes écouteurs.

Vous lisez sur une tablette numérique ou êtes-vous resté encore fidèle au bon vieux livre papier ?

Pour moi, le livre numérique est une donne incontournable de notre modernité. Le monde numérique nous entoure et nous abandonnons petit à petit le format papier. Par exemple, nous écrivons de plus en plus d’emails, nous recevons et nous communiquons par textos… Ceux-ci en sont même venus à remplacer parfois nos bonnes vieilles cartes postales ! Bien sûr, il n’y a pas le même côté affectif et convivial, l’intention est comme dématérialisée… Les jeunes générations sont attirées par le format numérique et lisent bien plus facilement avec leurs tablettes ou liseuses. Et c’est tant mieux, non ? L’important est de lire, qu’importe le support. Si c’est un moyen pour faire découvrir aux plus jeunes la Comtesse de Ségur, Victor Hugo ou encore Agatha Christie, pourquoi pas ?

Comment est né votre goût pour la lecture ?

Il y avait des livres chez moi, mais ceux-ci étaient inaccessibles pour moi. Ils appartenaient à mon grand frère de dix ans mon aîné. Pas évident à 6 ou 8 ans de s’attaquer à Victor Hugo ou Maupassant. La lecture qui m’était réservée était surtout des bandes dessinées comme Tintin, ou des mangas. Les lectures dites « traditionnelles » se faisaient surtout à l’école où les instituteurs nous ont appris à apprivoiser les livres.

Vos premiers souvenirs de lecture ?

Le premier livre qui m’a marqué est sans doute Le Hollandais sans peine, de Marie-Aude Murail. C’est l’histoire d’un petit garçon qui se trouve un copain pendant les vacances et dont il ne comprend pas la langue. Petit, je me suis identifié au jeune héros. Ensuite, il y a eu La sorcière de la rue Mouffetard et autre contes de la rue Brocca, de Pierre Gripari. Dans ce recueil, il y avait le conte de La Sorcière du placard aux balais que j'aimais particulièrement. Je le connais encore par coeur, alors que j’ai lu cette histoire il y a maintenant 20 ans. A l’entrée au collège, Iliade et Odyssée d’Homère m’ont permis de m’ouvrir à l'univers de la mythologie. Plus tard, le monde policier est venu frapper à ma porte avec Sans-Atout et le Cheval fantôme de Boilleau et Narcejac, puis Double assassinat dans la rue Morgue, d’Edgar Allan Poe. Les oubliés de Vulcain de Danielle Martinigol est un livre de science fiction que j’ai dévoré à l’adolescence.

Ces livres vous ont marqué ?

Soit parce que je les ai adorés, ou parce qu'ils ont été pour moi des supplices de lectures, comme furent Le temps des secrets de Pagnol, ou Du côté de chez Swann de Proust, ou encore Candide de Voltaire. Je ne les ai jamais choisis, ils m’ont été imposés et on m’a forcé à les lire. Je crois que les livres imposés au collège et au lycée sont des armes de destruction massive de l’envie de lire. Heureusement que j’ai pu me réconcilier avec la littérature grâce à certaines œuvres majeures françaises du XIXe siècle.

Lesquelles ?

Madame Bovary de Flaubert par exemple. Un livre magistral ! J'ai aussi beaucoup aimé de grandes oeuvres de Maupassant comme Bel-Ami, Pierre et Jean, ou Boule de suif et Le Horla, plus courtes mais d'autant plus vibrantes. Victor Hugo et ses Contemplations sont des poèmes qui m'ont beaucoup touché, tout comme ceux de Rimbaud.

Le dernier livre que vous avez aimé lire ?

L’Encyclopédie des petits moments chiants, de Kek. C’est une « encyclopédie » des petits moments du quotidien qui nous agacent, nous irritent, nous énervent ou nous insupportent. Quand je lis une des situations décrites, je ne peux pas m’empêcher de rire et de me dire « c’est tellement vrai ! »

Un livre que vous aimez donner en cadeau ?

Francis blaireau farceur de Claire et Jake. Une bande dessinée tellement drôle, réservée « pour les grands » ! Le dessin est très simple, voire grossier, mais les situations tellement absurdes, l’humour noir et décalé et particulièrement efficace.

Le ou les livres que vous ne lirez jamais ?

Je n’irai jamais lire le dernier livre à la mode d’un politicien ou sur tel ou tel homme politique. Je n’ai pas besoin de lire ces idées couchées sur du papier pour me forger mon avis et mes opinions. Je n’aime pas non plus les sujets trop sérieux. Lire doit être ludique et divertissant. Les lectures « élitistes » chères aux groupuscules pseudo-intellectuels, très peu pour moi. La culture doit être accessible à tous.

Pourquoi est-ce que vous lisez ?

Pour moi,un livre est une fenêtre qui s'ouvre sur l'infini. C'est un formidable moyen d'évasion. Lire permet de nourrir mon imaginaire et ma créativité.
 

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