Démission surprise du président allemand Horst Köhler

Le président allemand Horst Köhler a présenté lundi 31 mai 2010 sa démission après ses propos controversés sur l'engagement militaire de son pays à l'étranger. Dans une interview accordée à la radio publique, Horst Köhler avait présenté ces interventions militaires comme une manière de défendre les intérêts économiques de l’Allemagne. Or depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la société civile allemande est largement empreinte de pacifisme.

De notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

La saucisse vexée. L’expression allemande définit quelqu’un qui s’offense pour un rien telle une diva susceptible. Horst Köhler a jeté l’éponge estimant que les critiques suscitées par une interview dans laquelle il estimait que des interventions militaires pouvaient se justifier par des intérêts économiques nuisait à l’autorité de son poste. Mais les commentateurs estiment que c’est plutôt l’intéressé qui, en ne supportant pas les débats et en claquant la porte pour un motif finalement mineur, nuit à la fonction.

Horst Köhler, le président tiré de son chapeau par Angela Merkel, il y a six ans, un économiste en dernier lieu président du Fonds monétaire international n’a pas su s’imposer dans sa fonction. Il ne disposait pas de réseau dans le monde politique, il n’aura pas marqué son mandat par des gestes majeurs, il était resté très discret depuis le début de la crise économique et après les premiers pas chaotiques du gouvernement actuel.

Son départ prend Angela Merkel au dépourvu. La chancelière s’en serait bien passé alors que sa situation est des plus difficiles. Le quotidien Tagesspiegel de Berlin résume : jamais un gouvernement n’a connu des débuts aussi malheureux, jamais l’Allemagne et son chef de gouvernement n’ont été aussi isolés et mal vus, jamais un ministre des Affaires étrangères n’a été aussi impopulaire et mal aimé. L’Allemagne apparait déstabilisée dans la pire crise de l’après-guerre.

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