Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Rarement une élection intermédiaire aura autant dicté le cours d’un gouvernement. Dès l’adoption du contrat de coalition entre chrétiens-démocrates et libéraux à l’automne dernier, les deux partenaires évitent les formulations trop précises. Les réformes de fond, pas forcément populaires, comme la réforme du système fiscal ou de la santé, sont repoussées à l’après-9 mai. Les hésitations d’Angela Merkel dans la crise grecque s’expliquent aussi en partie par cette échéance. Les aides impopulaires à Athènes doivent n’être décidées si possible qu’après le scrutin de ce dimanche.
Le plan a, à l’arrivée, échoué sur toute la ligne. Un peu plus de sept mois après sa victoire, la majorité conservatrice au pouvoir à Berlin présente un bilan bien maigre et n’a cessé de se quereller. Elle a perdu dimanche sa majorité au sein de la chambre haute, le Bundesrat, qui représente les régions. Les réformes essentielles ne pourront plus se faire qu’avec des compromis avec la gauche.
Au mieux une grande coalition de fait s’installe, marginalisant les libéraux, déjà bien mal en point. Au pire la gauche, requinquée, bloquera les projets du gouvernement Merkel.