Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Bien sûr, officiellement Angela Merkel regrette le départ de Roland Koch. Difficile de faire autrement. Mais la chancelière peut aussi se frotter les mains. Une fois de plus, elle a eu raison d’un adversaire encombrant.
Bien sûr l’intéressé part de son plein gré et avec panache. Mais aussi parce qu’il sait qu’après onze ans à la tête du Land de Hesse, son avenir politique reste bloqué tant que sa rivale s’accroche à la chancellerie.
Roland Koch incarne l’aile droite des chrétiens-démocrates. Le quinquagénaire aux talents rhétoriques indéniables n’a jamais craché sur les polémiques et la provocation comme la criminalité des étrangers exploitée lors d’une campagne électorale.
Avec le départ de Roland Koch, Angela Merkel est certes débarrassée d’un rival ou à tout le moins d’un critique qui ne mâchait pas ses mots. La CDU est un peu plus désormais « Merkelland ». Mais l’équilibre du parti chrétien-démocrate à terme est fragilisée. L’aile conservatrice perd son représentant face à une chancelière qui a opéré économiquement un virage à gauche et modernisé le parti sur différentes questions de société. Ceux qui n’apprécient pas pourraient faute de porte-parole donner de la voix ou aller voir ailleurs.