Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
Officiellement, ces nouvelles centrifugeuses ont un but purement civil: elles doivent permettre d’alimenter en uranium enrichi un réacteur de recherches. Les Iraniens disent effectivement vouloir produire des radios isotopes médicaux. Pourtant, dans leur rapport de neuf pages, les inspecteurs expliquent que les installations découvertes en Iran correspondent tout à fait à ce qu’il faut pour fabriquer une bombe atomique.
D’abord, depuis les précédentes inspections de l’AIEA, le stock d’uranium faiblement enrichi en possession des Iraniens a doublé. Ensuite depuis le mois de février dernier, la République islamique enrichi son uranium non plus à 5%, mais à 20%. Un niveau de pureté qui se rapproche de celui nécessaire à la fabrication d’une arme nucléaire.
En deux mois, six kilos de ce combustible ont été produits, à raison de 100 grammes par jour. Enfin les inspecteurs ont découvert 164 nouvelles machines. Jusqu’ici leur existence était secrète. Elles ont été spécifiquement créées pour résister, elles aussi, à un niveau d’enrichissement élevé. L’Iran est donc plus proche encore de la bombe atomique que ne le prévoyait l’Agence, au retour des précédentes inspections, en février dernier.